Muyinga – Province du nord-est du Burundi: Août 2019, Jacqueline tombe dans une embuscade soupçonnée d’avoir été menée par de jeunes membres d’un parti adverse alors qu’elle s’apprêtait à raccompagner des membres de son propre parti, le Congrès National pour la Liberté (CNL), à Giteranyi après l’inauguration du bureau du CNL à Muyinga. Bien qu’elle ait survécu à cette épreuve, certains des membres de son parti sont malheureusement décédés.
Apres cet incident, traumatisée et « dégoûtée » à l’idée de revoir des membres du parti adverse, Jacqueline a vécu avec une période difficile : pendant deux ans, elle a entretenu un sentiment de colère et de dégoût. Cela a été très visible lorsqu’elle a pris part aux ateliers sur la cohésion sociale organisés par le projet Dukire Tubane en août 2021. Cet atelier a vu la participation d’acteurs politiques de la province de Muyinga issus de différents partis politiques.
Le ressenti de l’incident de 2019 avait ressurgi, en elle, lorsqu’elle s’est en fin retrouvée en face des membres du parti politique adverse. Toutefois, la formation dispensée par le projet Dukire Tubane (Guérir et Cohabiter), a beaucoup aidé Jaqueline à changer ses idées et son attitude vis-à-vis du parti adverse. « Dukire Tubane m’a énormément aidé à grandir dans mes pensées – j’ai réalisé que nous devons aller au-delà de nos différences, de nos croyances, pour construire le pays.« , a déclaré Jacqueline.
La formation du projet Dukire Tubane, avec une bonne approche méthodologique, a un impact très positif pour le changement des personnes comme Jacqueline. Elle a touché une corde sensible chez elle et ses collègues acteurs politiques. Aujourd’hui, au-delà de leurs différences, ils arrivent à échanger sur l’avenir du pays et même à discuter des projets à faire ensemble. Ils ont même commencé des activités génératrices de revenus communes, ce qui a encore renforcé leurs liens.
Cela a complètement transformé leurs relations : ils sont devenus amis et constituent un modèle de cohésion sociale dans leurs partis respectifs et dans la province. Pour l’avenir, Jacqueline et ses camarades sont impatients de jouer pleinement leur rôle dans le pays, avec des points de vue opposés, mais dans l’unité.
Alors que Jacqueline continue à servir sa localité, elle a une certitude : « Ma conviction est que pour résoudre un conflit, il faut le faire pacifiquement et ne pas recourir à la violence. Et c’est une sagesse que j’ai acquise après la formation sur la cohésion sociale. »